En 732, après avoir remporté la victoire sur les Sarrazins lors de la bataille de Poitiers, Charles Martel poursuit les dernières troupes Arabes dans les fiers bois de Touraine afin de les anéantir.
Pour remercier Dieu de cette victoire, le maire du Palais, dont le fils Pépin le Bref deviendra le premier roi de la dynastie Carolingienne, fait édifier une chapelle dédiée à Sainte Catherine d'Alexandrie et y dépose son épée derrière l'autel.
Sept siècles plus tard, Jeanne d'Arc partie de Vaucouleurs pour se rendre à Chinon passe par Ste Catherine de Fierbois et prie dans la chapelle au succès de sa mission.
Après avoir rencontré Charles VII une fois parvenue à Chinon, ses voix* lui indiquent que l'épée qui lui est destinée pour mener à bien sa mission demeure dans la chapelle où elle a précédemment fait halte. Selon ses voix, celle-ci se trouve enterrée derrière l'autel et est ornée de cinq croix**. Des envoyés retrouvent l'épée telle que Jeanne leur a dit. Lorsque ceux-ci la prenent, la rouille qui l'entoure tombe avec un simple frottement.
C'est avec cette épée que la mission de Jeanne d'Arc s'accomplit jusqu'aux jours qui précédent son arrestation à Compiègne. Au moment de sa capture, elle ne l'a plus en sa possession. Selon Jeanne, la dernière fois où elle l'eut avec elle fut à Lagny-sur-Marne.
En passant en Touraine, arrêtez-vous un instant à l'église de Sainte Catherine de Fierbois. Vous y verrez une réplique de l'épée faisant face à la statue de Sainte Jeanne d'Arc, pourrez voir le lieu où celle-ci fut retrouvée, admirerez une statue de Sainte Catherine d'Alexandrie qui passa par bien des tourments et serez marqué dans votre coeur par la traînée de la flamme ardente des épreuves que toutes ces âmes ont enduré pour la Chrétienté et pour la France.
* Les voix de Jeanne d'Arc sont celles de Sainte Catherine d'Alexandrie et de Sainte Marguerite d'Antioche, deux saintes connues pour avoir fait voeu de virginité.
** Ces cinq croix représentent les cinq plaies du Christ: Les deux des mains, les deux des pieds et celle du flanc droit faite par le centurion Login pour constater la mort du Christ. Login est devenu Saint après sa conversion au Christianisme et avoir reconnu que Jésus était le fils de Dieu. Marc 15:39: "Voyant qu'il avait ainsi expiré, le centurion qui se tenait en face de lui s'écria: Vraiment cet homme était le fils de Dieu !"
JEANNE. - Étant à Tours ou à Chinon, j'envoyai chercher une épée étant dans l'église de Sainte-Catherine de Fierbois, derrière l'autel. Et aussitôt après elle fut trouvée, toute rouillée.
JEAN BEAUPÈRE. - Comment saviez-vous que cette épée était là ?
JEANNE. - Cette épée était dans la terre, rouillée, et il y avait dessus cinq croix. Je sus qu'elle était là par mes voix, et oncques n'avait vu l'homme qui alla quérir ladite épée. J'écrivis aux gens d'église de ce lieu qu'il leur plaise me donner cette épée. Et ils me l'envoyèrent. Elle n'était que peu en terre derrière l'autel, comme il me semble. Toutefois, ne sais au juste si elle était devant l'autel, ou derrière. Mais je crois que j'ai écrit alors que ladite épée était derrière l'autel. Sitôt que l'épée fut découverte, les gens d'église du lieu la frottèrent, et aussitôt tomba la rouille sans effort. Ce fut un marchand d'armes de Tours qui alla la quérir. Les gens d'église du lieu me donnèrent un fourreau, et ceux de Tours aussi, avec eux, firent faire deux fourreaux, un de velours vermeil et l'autre de drap d'or. Quant à moi j'en ai fait faire un autre de cuir bien fort. Lorsque je fus prise, je n'avais pas cette épée. Toutefois, je l'ai continuellement portée, depuis que je l'eus, jusqu'à mon départ de Saint-Denis, après l'assaut de Paris.
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JEANNE. - J'offris une épée et des armes à Saint-Denis, mais ce n'était pas cette épée. J'avais cette épée à Lagny ; et depuis Lagny jusqu'à Compiègne j'ai porté l'épée du Bourguignon, qui était bonne épée de guerre, et bonne à donner de bonnes buffes et de bons torchons. Quant à dire où j'ai perdu l'autre, cela ne touche pas au procès, et je n'en répondrai pas pour l'instant. Mes frères ont mes biens, mes chevaux, mon épée, à ce que je crois, et autres choses valant plus de douze mille écus.